Il y a des nuits comme ça, où le sommeil est joueur. Tellement joueur qu’il en est fatiguant. A des heures inavouables, il se dérobe, se cache, glisse entre mes doigts comme un glaçon facétieux. Et ça l’amuse…! Quel garnement.
Alors je me retrouve à brancher mon portable qui lui aurait préféré dormir, à le réveiller en appuyant sur On, lui faire murmurer de douces mélodies, et taper dessus pour raconter n’importe quoi. Autant dire que mon Mac en veut au Sommeil. Je ne voudrais pas être là quand il va lui tomber dessus… un coup à ce que je prenne une balle perdue, et me retrouve avec AZERTY à l’envers tatoué sur le front !
Mais bon, pour être honnête, je l’aurai bien cherché, hein, le sommeil. A l’exciter comme ça, à penser à des tas de choses insensées qui ne devraient même pas avoir le droit d’encombrer mon esprit. C’est vrai quoi, quand ce n’est pas ressasser le passé, c’est imaginer des situations totalement invraisemblables, des dialogues des lettres jamais échangés… quelle idée…
Alors je tape, je tape, ne laissant aucun répit à mon pauvre Mac, déblatérant un monologue invraisemblable, que personne ne lira jamais, jusqu’à ce que je me réveille en sursaut, la lumière allumée, Mac ronflant à côté de moi, une phrase inaudible en suspend.