Hadopi par-ci, Albanel par-là, artistes, pirates, majors, vaches à lait, créateurs et consommateurs et 8 mots clés pour Google plus tard (9 maintenant)… les passions se déchaînent, et c’est drôlement drôle à lire/regarder/observer.
A l’heure où l’on parle de chômage, de licenciements, de « crise », ne devrait-on pas, sinon se préoccuper de choses moins futiles que le porte-feuille d’une poignée de « créateurs » et de leurs producteurs de produits de divertissement, au moins réfléchir à une manière de créer une économie plus viable et juste pour toutes les parties ?
Et que penser de la liste des 10 000 artistes de la Sacem qui soutiennent cette loi ? Comment quelqu’un qui se prétend artiste peut vouloir freiner la diffusion de son Art ? Comment un créateur peut-il préférer le profit à l’émulsion de la création ? Certes il faut pouvoir continuer à créer, et pour cela avoir de l’argent, mais encore faut-il être connu, reconnu, le mériter même. Mon patron trouve que mon travail ne vaut pas ce que je lui coûte ? Il me vire. Le public n’achète pas les productions d’un artiste ? Il ne l’aime pas. Et peut-être sera-t-il reconnu longtemps après sa mort, après une vie de misère, et ses descendants seront-ils outrageusement riches, mais ça fait partie du jeu. Quand un militaire choisit sa carrière, il en accepte les risques.
Passons. Et revenons à la crise. Combien pour la mise en place de ce système anti-judiciaire et anti-républicain ? Albanel et ses copains estiment le coût de fonctionnement de leur Haute Autorité à 6.7 Millions d’euros par an. Payés par nous, comme il se doit. La Fédération Française des Télécoms, qui compte notamment dans ses rangs France Telecom (Orange), SFR (Neuf Cegetel), Numericable et Bouygues Telecom estime quant à elle le coût pour les FAI à 100 Millions d’euros, et demande d’ailleurs une participation de l’Etat en application du principe constitutionnel d’égalité devant les charges publiques. Donc encore pour nous (même si l’Etat refuse, les FAI répercuteront ces coûts sur leurs abonnés, bien évidemment). Alors je ne sais pas vous, mais moi, personnellement, qui n’ai pas voté pour Monsieur N, ça me titille un peu de payer pour être privé de droits et de libertés. Je préfèrerai grandement voir cet argent dépensé pour des causes plus justes, et certainement largement plus nécessaires. Relancer l’économie, l’embauche, réduire les inégalités sociales, des trucs de Gauche quoi…
Pour finir j’aimerai savoir si le rôle d’un Etat est d’oeuvrer pour le bien de la communauté ou pour une poignée de nantis. Profiter d’une heure tardive et de l’absence d’opposition pour voter une loi me semble quelque peu contestable. Surtout une loi dont les bénéficiaires ne sont pas la majorité des français, ni même la majorité des concernés.
Et que va-t-il advenir de tous ces nouveaux auto-entrepreneurs ou sociétés basées sur l’e-commerce (ou dont l’activité s’est vu relancée grâce au e-commerce) quand leurs clients n’auront plus Internet, ou quand leur propre abonnement aura injustement été bloqué ? Retour au Pôle Emploi ?
Vraiment, je ris. Mais la mouvance du moment n’est pas à la réflexion, encore moins à régler les problèmes. Même le G20 est une mascarade. Il est vraiment temps de sonner la mort du capitalisme et de l’égocentrisme. Il faudrait vraiment. Car deux et deux feront bientôt vraiment cinq si l’on continue dans ce sens.