Stupid quotes

BookMine est un bookstore spécialisé dans les livres rares et anciens depuis 1984. Si maintenant l’activité se déroule uniquement en ligne, c’était jusqu’en 1999 une boutique de Sacramento (California) recevant la visite de passionnés… et d’autres. Sur son site, le propriétaire nous dévoile quelques conversations mémorables… et peu flatteuses. Un pur régal.

« (au téléphone)

– Vous achetez des livres ?

– Oui. Qu’est-ce que vous avez ?

– Des livres de lecture.

– Des livres de lecture ?

– Oui. Des livres que vous lisez.

– Ok. Mais je ne suis pas sur de voir ce que vous avez.

– Je viens de vous le dire, des livres de lecture ! Vous me les achetez ?

– Non, merci d’avoir appelé. »

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« (au téléphone)

– J’ai trouvé un livre sur votre site. Il a été écrit par mon oncle. Je me demandais pourquoi il était si cher ? ($50)

– Il est annoté et signé par votre oncle.

– Pourquoi devrais-je payer pour avoir son autographe ?! C’est mon oncle, pas le votre !

(sigh… et non, elle ne l’a pas acheté) »

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« Une très belle femme, bien apprêtée, a passé plus d’une heure à arpenter les rayons. Après avoir sélectionné une montagne d’ouvrages, sans rapports les uns avec les autres, pour plus de $3,500 (dont certaines rares édition de Mark Twain), je n’ai pas pu résister de demander :

– Qu’est-ce que vous collectionnez ?

– Oh rien, mais je vais prendre tout cela.

(Ma curiosité s’en allait croissante) Un cadeau ?

Non. Je vais m’en servir pour décorer la salle de bain de ma fille.

(Quel idiot ! Je n’avais pas remarqué que tous les livres étaient dans différentes teintes de vert. Ce qui est une bonne choses, ils seront ainsi coordonnés avec la moisissure…).

– Laissez-moi vous aider à porter tout ça à votre voiture. »

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« (e-mail)

Je vais vous retourner un livre que je vous ai récemment acheté. Je n’ai pas aimé l’intrigue. Me rembourserez-vous aussi les frais de port ? »

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« (un homme, la trentaine, apporte un couple de rééditions bon marché de Nancy Drew)

– Hey mec, combien tu me donnes pour ça ?

– Rien.

– Pourquoi ?

– Ils ne valent rien, ce ne sont que des rééditions de livres pour enfants.

– Qu’est-ce que tu veux dire par livres pour enfants ? C’est marqué ici, ils ont été écrits en 1956. Comment ça pourrait être des livres pour enfants ?

– Merci d’être passé. »

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«  »(au téléphone)

– J’ai un livre que je désirerai vendre.

– Qu’est-ce que vous avez ?

– Il s’intitule « Paul Bunyon ». Déjà entendu parlé ?

– Oui.

– Je pense que c’est une fiction.

– ça pourrait bien, on sait jamais… »
(Paul Bunyon étant un bûcheron mythologique supposé être un géant aux capacités extraordinaires)

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« (une femme, la trentaine, réfléchissant à son achat)

Je n’ai jamais lu un livre aussi long. Ca serait vraiment bien pour moi de lire celui-là (149 pages). »

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« (grand, regardant alentour)

– Auriez-vous de vrais livres ?

– Oui.

– Bien. Pas comme ceux que vous avez là. De Vrais livres !

– Je ne suis pas sur de comprendre ce que vous voulez dire.

– Vous savez, des livres qui sont vrais !

– Désolé, aucun de nos livres n’est vrai. »

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« (au téléphone)

– Vous y connaissez quelque chose aux livres ?

– On espère.

– J’ai une première édition de la Bible de Gutenburg, vous pouvez me dire combien ça vaut ?

– Madame, qu’est-ce qui vous fait dire que vous avez une Gutenburg ?

– Bien, c’est en Allemand et daté de 1880.

– J’ai peur que vous n’ayez 300 ans de retard.

– Vraiment ? ça doit être une édition Luther Burbank alors ! »

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« (un gars, la trentaine, fixant à peu près 10 000 livres)

– Ouktahu ces livres ?

– Excusez moi ?

– Oucéktahu ces livres ?

– Où ai-je eu ces livres ?

– Wé.

– Je les ai achetés.

– A qui ?

– Je ne m’en rappelle pas.

– Tu t’rappelle pas à qui qu’t’as acheté tous ces livres ?

– Non.

– Pourquoi kles a vendus ?

– Qui ça ?

– Le gars à qui qu’tu les as achetés.

– Je suppose qu’il avait besoin d’une pièce.

– Quelle pièce ?

– Il n’a pas dit.

– T’en as plein des livres là mec.

-Oui. »

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« (une femme dans la trentaine)

– Vous avez le livre « Titanic » ?

– Non.

– J’aimerai le lire.

– Hmhm.

– Vous savez que c’est une histoire vraie ? Enfin, sauf la partie romantique hein.

(c’est pire que ce que je pensais !)

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Et d’autres encore, que vous pourrez lire ici (US dans le texte par contre).

La conquête de l’ubiquité

Paul Valéry, plus actuel que jamais en 1928 :

La conquête de l’ubiquité

Nos Beaux-Arts ont été institués, et leurs types comme leur usage fixés, dans un temps bien distinct du nôtre, par des hommes dont le pouvoir d’action sur les choses était insignifiant auprès de celui que nous possédons. Mais l’étonnant accroissement de nos moyens, la souplesse et la précision qu’ils atteignent, les idées et les habitudes qu’ils introduisent nous assurent de changements prochains et très profonds dans l’antique industrie du Beau. Il y a dans tous les arts une partie physique qui ne peut plus être regardée ni traitée comme naguère, qui ne peut pas être soustraite aux entreprises de la connaissance et de la puissance modernes. Ni la matière, ni l’espace, ni le temps ne sont depuis vingt ans ce qu’ils étaient depuis toujours. Il faut s’attendre que de si grandes nouveautés transforment toute la technique des arts, agissent par là sur l’invention elle-même, aillent peut-être jusqu’à modifier merveilleusement la notion même de l’art.
Sans doute ce ne seront d’abord que la reproduction et la transmission des œuvres qui se verront affectées. On saura transporter ou reconstituer en tout lieu le système de sensations, ou plus exactement, le système d’excitations, que dispense en un lieu quelconque un objet ou un événement quelconque. Les œuvres acquerront une sorte d’ubiquité. Leur présence immédiate ou leur restitution à toute époque obéiront à notre appel. Elles ne seront plus seulement dans elles-mêmes, mais toutes où quelqu’un sera, et quelque appareil. Elles ne seront plus que des sortes de sources ou des origines, et leurs bienfaits se trouveront ou se retrouveront entiers où l’on voudra. Comme l’eau, comme le gaz, comme le courant électrique viennent de loin dans nos demeures répondre à nos besoins moyennant un effort quasi nul, ainsi serons-nous alimentés d’images visuelles ou auditives, naissant et s’évanouissant au moindre geste, presque à un signe. Comme nous sommes accoutumés, si ce n’est asservis, à recevoir chez nous l’énergie sous diverses espèces, ainsi trouverons-nous fort simple d’y obtenir ou d’y recevoir ces variations ou oscillations très rapides dont les organes de nos sens qui les cueillent et qui les intègrent font tout ce que nous savons. Je ne sais si jamais philosophe a rêvé d’une société pour la distribution de Réalité Sensible à domicile.
La Musique, entre tous les arts, est le plus près d’être transposé dans le mode moderne. Sa nature et la place qu’elle tient dans le monde la désignent pour être modifiée la première dans ses formules de distribution, de reproduction et même de production. Elle est de tous les arts le plus demandé, le plus mêlé à l’existence sociale, le plus proche de la vie dont elle anime, accompagne ou imite le fonctionnement organique. Qu’il s’agisse de la marche ou de la parole, de l’attente ou de l’action, du régime ou des surprises de notre durée, elle sait en ravir, en combiner, en transfigurer les allures et les valeurs sensibles. Elle nous tisse un temps de fausse vie en effleurant les touches de la vraie. On s’accoutume à elle, on s’y adonne aussi délicieusement qu’aux substances justes, puissantes et subtiles que vantait Thomas de Quincey. Comme elle s’en prend directement à la mécanique affective dont elle joue et qu’elle manœuvre à son gré, elle est universelle par essence ; elle charme, elle fait danser sur toute la terre. Telle que la science, elle devient besoin et denrée internationaux. Cette circonstance, jointe aux récents progrès dans les moyens de transmission, suggérait deux problèmes techniques :
I. – Faire entendre en tout point du globe, dans l’instant même, une œuvre musicale exécutée n’importe où.
II. – En tout point du globe, et à tout moment, restituer à volonté une œuvre musicale.
Ces problèmes sont résolus. Les solutions se font chaque jour plus parfaites. Nous sommes encore assez loin d’avoir apprivoisé à ce point les phénomènes visibles. La couleur et le relief sont encore assez rebelles. Un soleil qui se couche sur le Pacifique, un Titien qui est à Madrid ne viennent pas encore se peindre sur le mur de notre chambre aussi fortement et trompeusement que nous y recevons une symphonie.

Cela se fera. Peut-être fera-t-on mieux encore, et saura-t-on nous faire voir quelque chose de ce qui est au fond de la mer. Mais quant à l’univers de l’ouïe, les sons, les bruits, les voix, les timbres nous appartiennent désormais. Nous les évoquons quand et où il nous plaît. Naguère, nous ne pouvions jouir de la musique à notre heure même, et selon notre humeur. Notre jouissance devait s’accommoder d’une occasion, d’un lieu, d’une date et d’un programme. Que de coïncidences fallait-il ! C’en est fait à présent d’une servitude si contraire au plaisir, et par là si contraire à la plus exquise intelligence des œuvres. Pouvoir choisir le moment d’une jouissance, la pouvoir goûter quand elle est non seulement désirable par l’esprit, mais exigée et comme déjà ébauchée par l’âme et par l’être, c’est offrir les plus grandes chances aux intentions du compositeur, car c’est permettre à ses créatures de revivre dans un milieu vivant assez peu différent de celui de leur création. Le travail de l’artiste musicien, auteur ou virtuose, trouve dans la musique enregistrée la condition essentielle du rendement esthétique le plus haut.
Il me souvient ici d’une féerie que j’ai vue enfant dans un théâtre étranger. Ou que je crois d’avoir vue. Dans le palais de l’Enchanteur, les meubles parlaient, chantaient, prenaient à l’action une part poétique et narquoise. Une porte qui s’ouvrait sonnait une grêle ou pompeuse fanfare. On ne s’asseyait sur un pouf, que le pouf accablé ne gémît quelque politesse. Chaque chose effleurée exhalait une mélodie.
J’espère bien que nous n’allons point à cet excès de sonore magie. Déjà l’on ne peut plus manger ni boire dans un café sans être troublés de concerts. Mais il sera merveilleusement doux de pouvoir changer à son gré une heure vide, une éternelle soirée, un dimanche infini, en prestiges, en tendresses, en mouvements spirituels.
Il est de maussades journées ; il est des personnes fort seules, et il n’en manque point que l’âge ou l’infirmité enferment avec elles-mêmes qu’elles ne connaissent que trop. Ces vaines et tristes durées, et ces êtres voués aux bâillements et aux mornes pensées, les voici maintenant en possession d’orner ou de passionner leur vacance.
Tels sont les premiers fruits que nous propose l’intimité nouvelle de la Musique avec la Physique, dont l’alliance immémoriale nous avait déjà tant donné. On en verra bien d’autres.

« La conquête de l’ubiquité » (1928), in Œuvres, tome II, Pièces sur l’art, Nrf, Gallimard, Bibl. de la Pléiade, 1960, 1726 pages, pp. 1283-1287. Paru dans De la musique avant toute chose, éditions du Tambourinaire, 1928.

Les perles de Pros

Parce que dans tout travail on a parfois des surprises avec ses clients, des aventures bancales, des crises de rire, de nerfs, de foi, l’ami Joël a concocté un petit site participatif où il fait bon flâner pour se sentir moins seul face à ses clients. C’est drôle,  c’est frais, parfois désolant mais toujours vrai.

Les Perles de Pros

Culture gratuite

Excellente nouvelle dans le monde de la Culture après les heures sombres d’Hadopi (et c’est malheureusement pas fini) avec l’ouverture de la Bibliothèque Numérique Mondiale. Ce projet de l’UNESCO vise à proposer gratuitement à toutes et tous des documents audios, graphiques, littéraires, vidéos, par l’intérmédiaire d’une bibliothèque gratuite en ligne. Un véritable accès universel au savoir et au patrimoine culturel de l’humanité. Si l’on ne trouve pour l’instant que 1170 objts référencés, des milliers d’autres viendront compléter l’édifice, et ce en provenance d’instituts culturels et de bibliothèques du monde entier.

Techniquement, les choses sont très bien faites aussi, avec une ergonomie très bien pensée (bien que le graphisme ne casse pas des briques) et intelligente (une recherche géographique et chronologique gràce une glissière sur une frise chronologique qui modifie les objets accessibles sur une carte du monde), et une accessibilité en 7 langues (anglais, arabe, chinois, espagnol, français, portugais et russe).

A noter que des projets relativement proches existent déjà, comme Europeana ou Google Books.

A vos bookmarks !

Le Monde Merveilleux de S. et A.

A. : Monseigneur Monseigneur !!!! C’est horrible !!! C’est abominable !!! C’est une catastrophe !!!

S. : Hmmmm ?

A. : Notre Précieux Projet de Loi Hadopi mon Maître…. il… il a été rejeté au second vote du Parlement à L’Assemblée Nationale !!!

S. : Hmm…

A. : Ces fourbes de socialo-communistes s’étaient cachés pendant les débats pour jaillir et renverser la tendance au moment du vote !!! C’est une honte ! Comment ont-ils osé ?! En plus ils ont soudoyé les cuisiniers de la cantine pour servir des frites à midi et retenir nos députés devant leurs assiettes !

S. : Hmm… Certes. Cela ne m’étonne guère. J’aime bien les frites. il y avait de la mayo au moins ?

A. : Mais vous ne comprenez pas ! Nous allons tous mourrir égorgés par de terrifiants pirates : les geeks !

S. : Hmm…

A. : Que faire Monseigneur… que faire ? Je suis au bord du gouffre, je me sens lasse, si lasse, même mon pare-feu vendu avec Open-office ne m’a pas protégé de cela…

S. : Hmm…

A. : Snifff…. Rofflllle…

S. : Très chère, cela suffit. Dans un mois, vous représenterez le projet de loi au Sénat et à l’Assemblée. Et si cela ne passe toujours pas, ne vous inquiètez pas, je m’en occuperais personnellement.

A. : Vous… vous êtes trop bon, trop intelligent.. trop…. Monseigneur… je vous aime ! Vous êtes la grandeur de notre pays !

S. : Je sais.

De l’Art, du Lard…

Hadopi par-ci, Albanel par-là, artistes, pirates, majors, vaches à lait, créateurs et consommateurs et 8 mots clés pour Google plus tard (9 maintenant)… les passions se déchaînent, et c’est drôlement drôle à lire/regarder/observer.

A l’heure où l’on parle de chômage, de licenciements, de « crise », ne devrait-on pas, sinon se préoccuper de choses moins futiles que le porte-feuille d’une poignée de « créateurs » et de leurs producteurs de produits de divertissement, au moins réfléchir à une manière de créer une économie plus viable et juste pour toutes les parties ?

Et que penser de la liste des 10 000 artistes de la Sacem qui soutiennent cette loi ? Comment quelqu’un qui se prétend artiste peut vouloir freiner la diffusion de son Art ? Comment un créateur peut-il préférer le profit à  l’émulsion de la création ? Certes il faut pouvoir continuer à créer, et pour cela avoir de l’argent, mais encore faut-il être connu, reconnu, le mériter même. Mon patron trouve que mon travail ne vaut pas ce que je lui coûte ? Il  me vire. Le public n’achète pas les productions d’un artiste ? Il ne l’aime pas. Et peut-être sera-t-il reconnu longtemps après sa mort, après une vie de misère, et ses descendants seront-ils outrageusement riches, mais ça fait partie du jeu. Quand un militaire choisit sa carrière, il en accepte les risques.

Passons. Et revenons à la crise. Combien pour la mise en place de ce système anti-judiciaire et anti-républicain ? Albanel et ses copains estiment le coût de fonctionnement de leur Haute Autorité à 6.7 Millions d’euros par an. Payés par nous, comme il se doit. La Fédération Française des Télécoms, qui compte notamment dans ses rangs France Telecom (Orange), SFR (Neuf Cegetel), Numericable et Bouygues Telecom estime quant à elle le coût pour les FAI à 100 Millions d’euros, et demande d’ailleurs une participation de l’Etat en application du principe constitutionnel d’égalité devant les charges publiques. Donc  encore pour nous (même si l’Etat refuse, les FAI répercuteront ces coûts sur leurs abonnés, bien évidemment). Alors je ne sais pas vous, mais moi, personnellement, qui n’ai pas voté pour Monsieur N, ça me titille un peu de payer pour être privé de droits et de libertés. Je préfèrerai grandement voir cet argent dépensé pour des causes plus justes, et certainement largement plus nécessaires. Relancer l’économie, l’embauche, réduire les inégalités sociales, des trucs de Gauche quoi…
Pour finir j’aimerai savoir si le rôle d’un Etat est d’oeuvrer pour le bien de la communauté ou pour une poignée de nantis. Profiter d’une heure tardive et de l’absence d’opposition pour voter une loi me semble quelque peu contestable. Surtout une loi dont les bénéficiaires ne sont pas la majorité des français, ni même la majorité des concernés.
Et que va-t-il advenir de tous ces nouveaux auto-entrepreneurs ou sociétés basées sur l’e-commerce (ou dont l’activité s’est vu relancée grâce au e-commerce) quand leurs clients n’auront plus Internet, ou quand leur propre abonnement aura injustement été bloqué ? Retour au Pôle Emploi ?

Vraiment, je ris. Mais la mouvance du moment n’est pas à la réflexion, encore moins à régler les problèmes. Même le G20 est une mascarade. Il est vraiment temps de sonner la mort du capitalisme et de l’égocentrisme. Il faudrait vraiment. Car deux et deux feront bientôt vraiment cinq si l’on continue dans ce sens.

Hadopi, au tapis (enfin presque)

« Garantir l’accès de tous les citoyens à Internet équivaut à garantir l’accès de tous les citoyens à l’éducation« . Voilà ce que déclare le Parlement Européen lors de l’examen d’une résolution sur le « Renforcement de la sécurité et des libertés fondamentales sur Internet ».
Internet est donc une liberté fondamentale, principe voté à 481 voix contre 25 (et seulement 21 abstentions), alors qu’Albanel et ses petits copains n’y voyaient qu’une « commodité ».

On en reparle à partir du 30, date à laquelle reprennent les débats à l’Assemblée Nationale, mais j’ai dans l’idée qu’on va rire.

Moment de peinture

Aujourd’hui encore mon esprit est une toile inachevée.

Le peintre de mon être est parti sans finir son œuvre, laissant des tâches sans formes ni couleurs, abandonnant l’embryon de mon Moi à un sort incertain, indéfinissable.

Les sentiments se mêlent, se mélangent, s’entrecroisent, se déforment, ne sachant trouver cette constance réconfortante qui remonte au bien-être.

Un oiseau se penche à mon œil, pour s’abreuver de ce miel étrange, cette ocre rouge, irréelle, qui perle le long de mes joues. Rassasié il reprend son envol dans le ciel rugueux, emportant ave lui une larme de mon incertitude.

Je suis le peintre, indécis, perdu à l’ombre d’un rocher. Sur la toile blanche devant moi, près du feu attiré par la chair de papier, je jette quelques mots timides, tâches colorées, sans pouvoir donner forme, sans pouvoir espérer ne serait-ce qu’un rêve.

Et ma toile s’impatiente. Elle m’attend, me désire. « Couvre-moi, me supplie-t-elle, montre-moi les courbes, les encres, trace moi ces phrases de mots estompés. »

Mais je reste là, impossible. Ai-je oublié ? Où sont ces rêves ? Cet Eden coloré ? Ne puis-je plus dire aux mots ?

Non. Ce n’est pas cela. C’est simplement…qu’ils ne sont plus. Qu’ils sont trop nombreux. Je ne peux lutter contre cette armée évaporée, cet orage silencieux.

D’un coup la lumière s’évapore. Seule la toile échappe à l’obscurité. La pluie.

Les mots coulent, s’étirent, se diluent. Des flaques de peinture. Elle cesse. Je me rapproche du tableau, devenu œuvre céleste. Le feu s’est éteint, emportant la chaleur.

Des flaques de peinture. Que je reforme, déforme, étale. Là une montagne, ici une mélodie. On distingue une femme, une flamme, un pays, un univers.

Un rêve, enfin, se veut découvert.

La vie. Une femme sort de la toile. Elle. Toi. Mon œuvre, celle du ciel.

Ma mère, ma femme, ma fille. Mon amour. Et avec toi le monde. Nous sommes dans le tableau, dans un rêve. Hors de l’espace, hors du temps. Il n’y a pas de lieu, il n’y pas de seconde. Un instant d’éternité, d’irréalité.

Un rêve. Encore un rêve. Une tâche de peinture dans la réalité…